Synchronicity



Archivolte in China

China Academy of art, Hangzhou, Chine, le 27 décembre 2023.

Au niveau des lumière, ça va ?
Vous êtes bien installés ?
Vous pouvez me donner l’heure ?
Sur ma montre il n’y a pas d’aiguilles
Cela signifie que ça a commencé bien avant
Ça commence quand on entre dans le rythme
Entrer dans le rythme
Ici et maintenant
Elle et moi, langue emmêlées, langue chinoise et langue française
D’autres langues, aussi, peut-être
Des langues disparues, des langues oubliées
Ici et maintenant
Entre ces deux heures
Ce jour 27 décembre, jour de l’humus
Un Jour de tremblement de terre
Le Jour où Kepler est né
Dans ce jour, dans cette nuit à présent, qui vous enveloppe, vous fait descendre
Dans le vertige du temps
Dans les spirales, dans les lignes courbes d’une coupe oblique d’un arbre
Vous pouvez me donner l’heure ?

La conférence fait fonctionner ensemble un ensemble de réactivations, articulées comme la main d’un automate : un premier dialogue d’accroche du cycle Matiyasevitch Theorem (Villa Arson, Nice, 2015), une lecture performée en français et en chinois (avec la complicité de Keer alias Chloé) qui rejoue en partie Archivolte (Fondation Ricard, 2018), une introduction  d’une conférence qui rejoue celle d’Aby Warburg il y a cent ans (clinique de Bellevue, Kreuzligen, 1923), à partir d’éléments du livre Le Rituel du Serpent (introduction Joseph L. Kerner, Editions Macula, 2003), faisant résonner la question de la conférence comme rite de passage. S’ensuit une présentation en trois chapitres : Synchronicités, Habiter l’exposition (à partir notamment de l’ouvrage éponyme de Mathilde Roman, à laquelle est emprunté le titre de ce chapitre), Les Pouvoirs de la fiction, qui viennent articuler différents travaux artistiques et auteurices (François Roustang, Isabelle Stengers, Cyrille Bret, Mathilde Roman, Sophie Lapalu) autour de ces enjeux.

Remerciements : ZHAO Keer, XU Li, LAN Ting


C. Archivolte, 2023, CAA (China Academy of art), Hangzhou, Chine

Performance-conférence
Créée à l’invitation de NACAA (Nantes Atlantique CAA), en partenariat avec E-Art
crédits photographiques NACAA


Synchronicité Simultanéité

Musée d’art moderne de la ville de Paris, le 20 décembre 2023.

D’abord un corps captant : fragments de discours, voix multiples, mais aussi gestes, énergies, détails. Autant de formes d’attention. Puis un corps restituant : déplacer l’écoute devant un Sonia Delaunay hypnotique, et d’une seule voix traverser à nouveau la journée qui vient de s’écouler. Une voix adressée aux personnes présentes, qui se meuvent lentement en une seule assemblée.


Synchronicité Simultanéité, 2023, Musée d’art moderne de la ville de Paris

Performance
Créée à l’invitation du Réseau TRAM pour leur événement « éco-responsables. penser et transformer nos pratiques. »

crédits photographiques Eleanna Konstanta


Archivolte

Fondation Ricard, Paris, le 16 avril 2018.

Conférence sur la synchronicité.
Séance d’hypnose artisanale.
Fête du temps.


Archivolte, 2018, Fondation Ricard, Paris

Performance-conférence
Créée pour Partition Performance (partagée avec Julie Béna). Commissariat Christian Alendete.

© Fondation Ricard

voir la vidéo : https://www.fondation-pernod-ricard.com/fr/evenement/julie-bena-lidwine-prolonge


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Les montres infidèles

Matiyasevich’s Theorem

I Miss Wendy, Université de Strasbourg, le 2 octobre 2014 (cf. ci-dessous).

L’Hôte inconnu dans le crime sans cause, grand amphithéâtre de la Villa Arson, Nice, le 26 février 2015.

Les Silencieux, étude de cas [Reconstitution], grand amphithéâtre de la Villa Arson, Nice, le 23 juillet 2015.

Le titre du cycle fait référence aux mathématiques de la première moitié du XXe siècle, notamment à la liste des 23 problèmes proposés par David Hilbert en 1900 lors du Congrès international des mathématiciens à Paris. Le 10e problème demandait de trouver une « méthode algorithmique générale pour la recherche des solutions entières des équations diophantiennes à plusieurs inconnues ». C’est en 1970 que Iouri Vladimirovitch Matiyasevich, mathématicien russe, établit le théorème éponyme qui démontre qu’un tel algorithme ne peut exister : le 10e problème de Hilbert n’a donc pas de solution. La réponse négative de Matiyasevitch provoqua la sidération de ses confrères et de suite sa renommée internationale.
Les trois performances-conférences du cycle tentent de réaliser ce type de retournement mental. Elles se font écho, s’incluent l’une dans l’autre, telles des poupées russes inversées, elles utilisent différents types de discours pour des adresses ciblées, et croisent des récits jusqu’à un emboîtement absurde de reconstitutions. La particularité de ces performances-conférences est de mettre en œuvre ces sujets dans leur forme même, en utilisant le récit, les dispositifs techniques à disposition et le contexte. C’est en ce sens qu’elles sont performatives : elles cherchent à « dire et faire » en même temps. Chacune traite avec cette méthode un thème particulier : les poupées russes (I Miss Wendy) ; le spectateur unique (L’Hôte inconnu dans le crime sans cause) et la reconstitution (Les Silencieux, étude de cas [Reconstitution]).


Matiyasevich’s Theorem : L’Hôte inconnu dans le crime sans cause, 2015, grand amphithéâtre de la Villa Arson, Nice

Performance-conférence
Vidéo hd, couleur, muet, 9 min.

Matiyasevich’s Theorem : Les Silencieux, étude de cas [reconstitution], 2015, grand amphithéâtre de la Villa Arson, Nice

Performance-conférence
Vidéo hd, couleur, son, 9 min.

Vidéos présentées lors de l’exposition L’Après-midi, 3 octobre – 28 décembre 2015, Villa Arson, Nice. Commissariat Mathieu Mercier.


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I Miss Wendy

«Vous connaissez les poupées russes ? Eh bien c’est le même système mais la plus grande poupée rentre dans la plus petite», Catherine Redelsperger

Cette proposition fut performée dans le cadre du colloque universitaire « Texte et Performance : au croisement des arts visuels et des arts du spectacle ». La conférence est ici utilisée comme médium, « la voie du dire », avec ses caractéristiques propres, adjointe à la performance, « la voie du faire », dans la lignée des conférences-performances. Comme les autres performances du Matiyasevich’s Theorem, I Miss Wendy a pour objectif de dire et faire en même temps. Tout en déambulant dans l’amphithéâtre, utilisant tous les dispositifs techniques à sa disposition, l’artiste lit des extraits de ses propres textes, scripts de performances, ainsi que des extraits du texte I Miss Wendy, écrit à partir de deux expériences (l’installation Mrs. Dalloway/K., en 2008 en référence au roman de Virginia Woolf ; et la pièce de théâtre Le Sauvage, de Catherine Redelsperger, en 2008 également, dans laquelle l’artiste interprétait le personnage L’Infirmière). Cet ensemble de choix littéraires subjectifs forme une chaine trophique, chaque texte étant la suite enrichie du texte précédent, dans un écosystème narratif précis.
Par cette diaction*, elle explicite physiquement ce qu’elle veut démontrer : que la performance, telle qu’elle la pratique, est une mise en abyme perpétuelle. Le motif populaire des poupées russes en devient alors le parfait canevas. Il s’agit aussi de mettre en place les conditions d’une expérience (ex : remonter le temps), où le spectateur est partie prenante de ce dispositif – celui-ci ne le comprenant qu’à la fin pour que cela fonctionne. Car, dans un tel contexte, Lidwine joue des dispositifs techniques et des codes habituels de la communication universitaire : l’estrade, le pupitre, le micro, le rétroprojecteur, le ton professoral, etc. La complexité apparente de cette construction orale, mentale permet en fin de compte à l’artiste d’échapper au point final, à la linéarité. Car la ligne, comme elle le décrète à la fin de sa performance, c’est la mort.

* diaction : contraction des mots dire et action, néologisme proposé par l’auteure des notices.


Matiyasevich’s Theorem : I Miss Wendy, 2014, amphithéâtre de la MISHA, Université de Strasbourg

Performance-conférence
Vidéo hd, couleur, son, 30 min.


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Les montres infidèles

Public School, Nadine-Komplot, Bruxelles, le 27 novembre 2009.

Le cours performé a pour objectif de démontrer que «  les montres sont infidèles tant que nous sommes vivants, inutiles lorsque nous avons trépassé, exactes à l’heure de notre mort.  »


Les montres infidèles, 2009, performance, 45 min.

Créée pour la Public School à Nadine-Komplot, Bruxelles, sur une invitation de Komplot et du Commissariat (Damien Airault)
Crédits photographiques Félicia Atkinson